Compte-rendu CGT du Comité de Groupe SAFRAN (23/11/18)

Etaient présents pour la CGT : Claude AMONEAU, Jean-François BEQUET, Marie-Christine CHEVALIER, Nicolas DOMET, Etienne GREMMEL, Sandra MAYET, Jean-Philippe PY, Solange REY
29 votants sur 30 membres élus (1 absent)
Après l’approbation (à l’unanimité) du PV de la réunion plénière du 12 juin 2018, le Directeur Général, Philippe Petitcolin, est intervenu pour brosser la situation du Groupe et pour répondre aux questions des élus
Ph. Petitcolin n’est resté qu’une heure environ et n’a même pas eu le temps de répondre à la plupart des questions des élus.
La CGT l’a néanmoins interpellé, oralement, sur la situation d’ArianeGroup et l’annonce des 2300 suppressions de postes d’ici à 2022.
Ph. Petitcolin a brièvement répondu que, lors de la création de la JV, on savait qu’il pourrait y avoir des redondances, des effets de concurrence et, plus tard, des difficultés, etc.
Sur les suppressions de postes annoncées, il s’est voulu rassurant en disant que ces dernières ne se feraient que dans le cadre de départs prévus, qu’il n’y aurait par conséquent pas de départs contraints.
ArianeGroup : Le départ d’Alain Charmeau, cela était programmé et ne pose pas de problème.
Plutôt que de répondre à toutes les questions des élus, Ph. Petitcolin s’est étendu sur l’actualité financière du Groupe et notamment sur la réunion programmée la semaine prochaine, à Vilgénis, qu’est le « Capital Market Day ». Soit un rendez-vous avec les investisseurs du Groupe. La dernière réunion de ce type remonte à 2016.
Les interrogations des investisseurs porteraient surtout sur les conséquences de l’opération d’absorption de ZODIAC AEROSPACE.
Pour les moteurs d’aéronefs, la plupart des compagnies aériennes nous payent en « ESPO » (Engine Service Per Overhaul) soit à chaque opération de révision générale, et non pas en « ESPH » (Engine Service Per Hour) soit les contrats « à l’heure de vol ». Au travers des deux systèmes, la rentabilité reste constante mais la gestion du « cash » diffère et les investisseurs ne se basent généralement que sur ce dernier.
L’information publiée le mois dernier a confirmé que le CA organique a progressé de 10 %, soit +45 % au 3ème trimestre et +10 % depuis le début de l’année.
Pour les activités EQUIPEMENTS et DEFENSE, les résultats sont globalement à la hauteur des attentes.
CFE-CGC, FO et CFDT ont longuement débattu sur leurs leitmotivs que sont l’intéressement, la participation, la vente d’actions privilégiées aux salariés, les différentes mesures d’abondement, etc.
Ph. Petitcolin s’est défaussé de ces revendications en dénonçant notamment la loi de 2015 qui obligeait les entreprises à proposer à ses salariés des conditions avantageuses d’achat d’actions avec des déclinaisons imposées de manières inégales selon les entreprises.
Ph. Petitcolin nous dit qu’on vend le LEAP à perte aujourd’hui. Il prône la recherche constante de baisse des coûts de production. Pour lui, la mission de SAE (SNECMA) est de rechercher et de choisir les sites sur lesquels les critères de production, tous domaines confondus, sont les plus intéressants, y compris sur les sites non français !
Pour le LEAP, 80 % des fournisseurs de la « supply chain » sont les mêmes que pour les moteurs CFM56, ce qui est un bon constat.
Pour ZODIAC, la prochaine étape, considérée comme essentielle, est la fusion. Celle-ci s’ensuivra par l’optimisation des « business », la recherche des 200M€ de synergies d’ici 2021 à 2022.
Cela passera, dès 2019, par les nouveaux marchés des produits « cabines » mais surtout par l’optimisation des équipements et systèmes avec ZODIAC AEROSYSTEMS.
Le DG a reconnu que l’actualité aéronautique évolue de manière importante actuellement.
La relation globale avec GE n’a pas souffert du changement de son directeur et s’est au contraire améliorée. L’accord actuel 50/50 qui concerne les moteurs développant jusqu’à 10000 livres de poussée, est pour l’instant prévu pour durer jusqu’à 2040.
Ph. Petitcolin a exprimé la volonté forte de bâtir avec GE un contrat moral portant sur la recherche.
Nouveau moteur militaire « scaf » : Le DG souhaite développer la R & T jusqu’en 2025. Dans le même temps, on souhaite pouvoir emporter plus d’armement sur les avions mais on ne peut plus « pousser » en température le M88.
Il faut par conséquent que l’Etat français nous finance de la R & T sur un nouveau moteur capable de monter davantage en température. De plus, Ph. Petitcolin se déclare hostile à un montage financier consistant à mélanger les budgets européens.
A la question de l’évolution négative du budget consacré à la recherche, le DG souligne qu’il convient plutôt d’observer le « développement ».
Il souligne que le budget de R & T augmente sans cesse depuis 2015 et ceci, en mode « autofinancé ».
Ph. Petitcolin souhaite arriver à hauteur de plus de 600M€ en 2022, avec l’arrivée de ZODIAC, mais à la condition d’obtenir des réductions de coûts. Il souhaite obtenir ces dernières à court terme pour pouvoir simultanément augmenter le budget consacré à la R & T. Son ambition est que SAFRAN devienne le 1er équipementier mondial.
La CGT s’enquiert de savoir où en sommes-nous de la fusion avec ZODIAC AERO, notamment en termes d’emploi et d’activités ?
Ph. Petitcolin annonce qu’un point précis sur l’intégration de ZA serait fait à l’occasion de l’assemblée générale.
Il souhaite accélérer le processus de recherche de synergies qui ne va pas assez vite à son goût, en vue d’un aboutissement avant 2022.
Il déclare qu’il existe beaucoup de choses qui peuvent être réalisées rapidement.
Ph. Petitcolin conclue en déclarant que nous serons tous « SAFRAN » la semaine prochaine et qu’après, il faudrait aller vite, y compris avec les partenaires sociaux. Sur l’activité « sièges » de ZODIAC, il reste des progrès à accomplir.
Cette partie a été suivie par la présentation du plan stratégique de SAFRAN par M. Grégoire ALADJIDI, nouveau directeur Groupe Stratégie et M&A (fusions-acquisitions), lequel remplace M. Eric DALBIES
Le jeune nouveau directeur s’est présenté, a brossé sa carrière passée mais a reconnu qu’il ne connaissait pas encore bien l’aéronautique. Il a présenté les planches de la direction, sans trop entrer dans les détails.
A la question de la position de Safran par rapport à celles des autres « nacellistes », la société MRAS, bien qu’étant partenaire, est aussi fournisseur de nacelles d’A320neo. SAFRAN a jugé que cela n’était pas suffisamment créateur de valeur.
Il en est de même pour NORDAM où c’est GULSTREAM qui a racheté le « design » et les lignes de production.
Chez SAFRAN, les opportunités d’acquisitions sont analysées au cas par cas.
Sur la propulsion hybride et sur le danger potentiel si SAFRAN ne s’emparait pas rapidement de l’ensemble du système propulsif, M. Aladjidi nous informe que l’intégration de ZODIAC AERO va apporter aussi l’intégration des batteries et la connaissance plus fine de celles-ci. L’offre diminuant n’est plus à la hauteur de la demande, laquelle est croissante.
Sur l’acquisition de IXblue pour le développement des centrales inertielles, SAFRAN préfère encore approfondir l’étude de cette question avant de s’engager dans cette voie.
Au sujet d’un éventuel futur durcissement de la réglementation environnementale, notamment une pénalisation accrue des émissions de CO2 appliquée aux producteurs ou aux contributeurs de CO2, M. Aladjidi nous explique que l’entreprise TOTAL est en train de faire de curieux calculs sur les durées prévisibles des produits comme les automobiles ou les avions, tels que nous les connaissons actuellement.
La stratégie actuelle de SAFRAN sur ces questions est plutôt d’aller vers une diminution des émissions de nos produits, de manière à être prêt en cas de taxation soudaine et probable des moteurs émettant des NOx et du CO2.
La CGT a demandé des détails sur l’actualité du programme PATROLLER. Y a-t-il des retards ? Où seront effectués les essais en vol ?
La direction a répondu qu’il y avait environ 3 mois de retards accumulés sur ce programme et que, en terme d’essais, deux sites seraient privilégiés simultanément, en fonction de la nature des essais à effectuer, soit les sites de Montluçon et d’Istres.
Il a ensuite été procédé à la désignation des nouveaux membres du bureau du Comité de Groupe
Les élus se sont d’abord exprimés favorablement et de manière unanime à ce que le secrétariat du Comité de Groupe soit « tournant » sur une période de 4 ans et que les 4 membres du bureau soient représentés par les 4 organisations syndicales suivantes : CFE-CGC, CGT, CFDT et FO.
Avant de procéder à la désignation de chaque membre du bureau, Mme Pascale DOSDA (élue CFE-CGC) a déclaré qu’elle déplorait le fait que les candidats proposés aux différents postes ne soient que des candidats masculins et que, par conséquent, elle s’abstiendrait pour les votes qui allaient suivre.
o Au poste de secrétaire, Etienne GREMMEL (CGT – SLS), candidat unique, est élu par 28 voix (1 abstention) ;
o Au poste de secrétaire adjoint, Régis FRIBOURG (FO – SAE), candidat unique, est élu par 28 voix (1 abstention) ;o Au poste de trésorier, Philippe BOURSSIAC (CGC – SEnS), candidat unique, est élu par 28 voix (1 abstention) ;
o Au poste de trésorier adjoint, Ludovic PFIRSCH (CFDT – SLS), candidat unique, est élu par 28 voix (1 abstention).
Il a ensuite été procédé à la désignation des représentants du personnel aux Conseils d’Administration des Fondations SAFRAN
Fondation Safran pour l’Insertion (2 représentants)
o Laurent BACQUET (CFE-CGC – SED), élu à l’unanimité ;o Emilie DUBOIS (CFDT – SED), élue à l’unanimité.
Fondation Safran pour la Musique
o Didier FAGEON (CFE-CGC – SAE), élu à l’unanimité ;o Etienne GREMMEL (CGT – SLS), élu à l’unanimité.
Il a ensuite été procédé à la désignation de l’expert pour l’examen annuel des comptes :
2 cabinets d’expertise ont été proposés : SECAFI, représenté par M. Laurent MAUNIER ; EXPAIR, représenté par M. Philippe FRANCES.
Avant de procéder au vote, Rémi DUPUIS (CFDT), secrétaire sortant du Comité de Groupe, a évoqué un courrier datant du 22 novembre 2018 dans lequel Monsieur Laurent MAUNIER a exprimé des reproches aux membres de l’ancien bureau du Comité de Groupe. Rémi DUPUIS a ajouté qu’il s’est senti personnellement attaqué et qu’il se réservait la possibilité de donner suite à cette affaire.
Didier JOUANCHICOT (élu CFE-CGC) a fait lecture d’une déclaration, au nom de son OS, dans laquelle il trouvait maladroite la démarche de M. MAUNIER mais sans vouloir interférer dans cette affaire. Il a souhaité que les élus CFE-CGC demandent l’étude d’un autre cabinet d’expertise par l’expression d’un cahier des charges et que, par conséquent, cette désignation soit reportée ultérieurement, au moyen d’une réunion extraordinaire du Comité de Groupe.
FO s’est exprimée et semblait présenter un intérêt pour la proposition de la CFE-CGC.
Un membre élu CFDT a ensuite demandé à ce que l’ordre du jour soir respecté, que l’on passe au vote sur les deux candidats proposés, et que le vote soit réalisé au moyen de bulletins secrets afin de faciliter l’expression des différentes sensibilités.
La CGT a rejoint cette dernière position.
Didier JOUANCHICOT a ensuite déclaré que, pour la CFE-CGC, on passerait au vote mais on s’abstiendrait.
Il a ensuite été procédé au vote par bulletins secrets :
Le cabinet EXPAIR a été désigné par 23 voix.
Pour information, le cabinet SECAFI n’a recueilli aucune voix. Il y a eu 4 bulletins blancs et 2 nuls.
Dernier point à l’ordre du jour : Présentation des données sociales Groupe et réponses aux questions RH des élus
Le DRH Groupe a déroulé les planches direction du 3ème trimestre. Je vous invite à vous y référer. NOTA : ces planches vous ont déjà été communiquées il y a quelques jours.
Il y a eu globalement beaucoup de départs à la retraite, d’abord des ingénieurs puis des productifs. On observe également un nombre significatif de recrutements de femmes au Maroc et au Mexique.
9870 embauches pour 9305 départs, soit un delta positif de 565 personnes.
L’objectif affiché par la direction pour la dotation des postes est que ceux-ci soient pourvus à 45 % au travers de mobilités internes.
La CGT a demandé à avoir les données de ZODIAC AERO dans les tableaux.
M. BERARD a répondu qu’il y aurait encore, pendant quelques temps, des difficultés pour obtenir tous les chiffres de ZODIAC AERO.
Le DRH nous a informés qu’une réflexion était en cours sur l’opportunité d’ouvrir plus tard, dans le Sud-Ouest, un nouveau centre de formation du même type que celui de Bondoufle. La région de Bordes pourrait paraitre indiquée dans cette réflexion.
Un membre de SEnS Toulouse a informé la direction qu’une cinquantaine de salariés étaient actuellement en souffrance, suite à des pressions d’AIRBUS.
Fin de la réunion

Une réaction

  1. Bonjour
    Je voulais juste passer le bonjour d’un ami de jeunesse d’Étienne Gremmel avec qui ‘ai fais mes débuts dans l’armée de l’air au Germas de la Ba 112 en 1975 et après
    Nous étions très amis… le temps à fait son oeuvre…
    ..
    Mon nom.. Dominique Bunel
    Mon e-mail dbbass2013@gmail.com

    Merci, et très bonne journée…

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Publié le :
8 janvier 2019